Da Steve Reich a Gérard Grisey: ascoltare l’opera a raso suono
Abstract
Cet article traite de la notion de processus musical dont il déplie les caractéristiques en s’appuyant sur deux œuvres de la seconde partie du XXe siècle. Il s’agit de montrer comment, dans un contexte initialement marqué par une réception de plus en plus problématique de la musique savante, certains courants compositionnels, éloignés tant géographiquement qu’esthétiquement, replacent la perception au cœur de l’acte même d’écriture. En travaillant sur la réduction maximale de l’écart existant entre structure et forme, jusqu’à ce que ces niveaux fusionnent au sein du processus, Steve Reich, dans les années 1960, révolutionne la perception de la musique et parvient à renouveler, par l’esthétique répétitive, le type d’attention porté à la musique. Quelques années plus tard, sur un autre continent, la musique spectrale prend ancrage dans l’analyse et la synthèse du son, et un compositeur comme Gérard Grisey s’attache à développer et diversifier une conception du processus qui ne s’appuie pas, cette fois, sur une répétition mécanique ininterrompue, mais sur la transformation progressive d’objets sonores variés.
Published
2021-03-23
Section
Monographica